Chien de médiation
En 2019, le Conseil d’Administration a validé un changement dans les statuts de l’Association concernant ses moyens d’actions. En plus de l’éducation et de la remise de chiens guides, de la prise en charge de l’aide à la locomotion et à la vie journalière des personnes déficientes visuelles, l’association va désormais valoriser les chiens réformés du cursus chien guide en vue de leur remise en qualité de chiens vers d’autres spécialités de chiens d’aide à la personne.
Pour cela, l’Association est affiliée depuis le 17 février 2020 à CANIDEA, la Confédération Nationale des Organisations de Chiens d’Aide à la Personne. Cette Confédération, créée en 2015 sous l'impulsion de la Fédération Française des Associations de Chiens guides d'aveugles, facilite la réorientation de nos chiens réformés du cursus chien guide vers d’autres spécialités.
DEMANDE DE CHIEN DE MEDIATION EN ETABLISSEMENT SOCIAL ET MEDICO-SOCIAL
Étape N°1 : la constitution du dossier
Afin de remettre un chien de médiation à un établissement social ou médico-social, l’association doit évaluer l’adéquation du projet par rapport à la présence animale au sein de l’établissement.
Pour cela, l’établissement devra constituer un dossier auprès de l’association. Il comporte plusieurs volets : coordonnées, projet de l’établissement, particularités de la population concernée, cadre physique de l’établissement, motivations, compétences du référent, projet de médiation par l’animal...
À la suite de cette demande, la directrice technique prend contact avec la personne à l’origine de la demande. Si le projet de médiation par l’animal n’est pas encore élaboré, c’est l’occasion d’échanger avec l’association pour le construire. Ainsi, il est recommandé que les activités de médiation, les risques et les affichages associés soient discutés en réunion d’équipe du service.
Il est important de noter que l’expérience personnelle des membres du service avec un animal de compagnie est un facteur important. La potentielle surcharge de travail lié à la présence de l’animal est souvent un critère évoqué pour refuser l’introduction d’un animal dans un établissement de soins. Si les membres de l’équipe ne sont pas favorables, et ont le sentiment d’être submergés par l’accomplissement d’une tâche supplémentaire, l’échec d’un tel projet est probable. Il est ainsi recommandé de pratiquer un sondage auprès du personnel lors de la période d’instauration de programme incluant un animal dans un établissement qui n’a jamais eu ce type de pratique.
Étape N°2 : la rencontre pour confirmer la demande et la désignation des référents.
La première visite sur le site de l’établissement (qui peut être renouvelée) est réalisée pour mieux percevoir comment s’inscrit le projet de médiation par l’animal au sein de l’établissement, la vie du ou des services concernés, l’environnement physique, et les spécificités des bénéficiaires. Cette visite constitue un moment privilégié d’échange et de construction commune du projet de chien de médiation. Il est essentiel que la directrice technique rencontre les différents membres de l’équipe et les bénéficiaires. De leur côté, les personnes rencontrées peuvent faire part de leurs interrogations pour en discuter.
La directrice technique travaillera en particulier avec les futurs référents du chien, un référent principal et un secondaire qui prendra le relais en cas de longue absence du premier. Le référent est un professionnel de santé, social ou d’animation, membre ou non de l’institution : infirmier, aide-soignant, aide médico-psychologique, kinésithérapeute, ergothérapeute, éducateur, orthophoniste, psychologue…
Souvent à l’origine du projet, le référent est chargé de plusieurs tâches :
Organisation de la vie et les activités du chien : les temps de travail, de repos et de détente de l’animal ;
Activités ou délégation des activités à une ou plusieurs personnes formées ;
Veille sur l’état de santé et l’hygiène de son chien et gestion des risques et des contraintes (propreté du chien et prévention de la transmission de zoonoses) ;
Respect de l’esprit du projet et des conditions de réalisation (notamment de l’emploi du temps du chien) ;
Communication autour des activités réalisées avec le chien et des résultats obtenus (avec les résidents, l’équipe, les familles, …).
Le référent doit faire évoluer le projet si nécessaire, s’assurer du bien-être du chien et du bon fonctionnement des plannings, et savoir repérer les dysfonctionnements[1]. Un bilan fixant des objectifs précis quant à l’apport de la présence du chien précèdera le début des activités de médiation. Celui-ci servira de repère pour le suivi effectué au sein de l’établissement et par l’association ayant remis le chien de médiation. Étant donné que les objectifs fixés pour le recours à la médiation peuvent ne pas être atteints, un animal peut s’avérer compatible à un moment donné et ne plus l’être quelques temps plus tard. La médiation par le chien est bien un "moyen" de mettre les sujets en relation et de les stimuler.
Étape N°2 bis : l’acceptation de la demande et l’éducation du chien
La demande de chien de médiation est validée par l’établissement et par l’association. Grâce aux échanges et aux visites réalisées, l’association peut esquisser le profil de chien correspondant au mieux aux besoins et aux activités de médiation : la race, le caractère, l’obéissance et surtout le degré de dynamisme. Un chien est alors présenté à l’équipe de l’établissement à l’occasion d’une visite sur site, afin d’évaluer la réaction du chien et des membres de l’équipe. Pendant l’éducation, une ou plusieurs visites seront renouvelées de sorte à familiariser le chien avec son futur environnement.
Étape N°3 : la remise du chien
Véritable période de transition, la remise du chien est une étape primordiale. C’est le moment où il sera véritablement mis en situation de travailler. Cette période de remise dure 7 jours (2 journées mercredi après-midi à vendredi sur le centre d’éducation et 5 jours sur le lieu de travail). Durant la remise, l’éducateur joue un rôle important en transmettant le relai au référent et en participant pleinement à la constitution de l’équipe référent-chien. Le référent et le chien sont constamment ensemble pour que s’installe rapidement une relation technique et affective. L’éducateur apprend au maître à communiquer avec le chien, à être à son écoute, à comprendre et interpréter ses initiatives. Les derniers jours, l’éducateur suit le référent et le chien à distance pour permettre la mise en confiance mutuelle et pour contribuer à la prise d’autonomie de l’équipe.
L’éducateur est à la disposition du référent pour toute question ou besoin de renseignement après les deux semaines, mais, d’une manière générale, la complicité devient très forte au bout de quelques mois.
Étape N°4 : le suivi
Si tout se déroule normalement, l’éducateur reviendra assurer un suivi au bout de deux mois, six mois, puis d’un an et ensuite tous les deux ans jusqu’à la retraite du chien. Tous les ans, l’établissement doit retourner la mise à jour du projet de médiation et une fiche sanitaire de suivi vétérinaire.
Étape N°5 : la retraite du chien
Après 8 ans environ (10 ans du chien) de bons et loyaux services, le chien cesse de travailler. On parle de « retraite ». Il est demandé à l’établissement de réfléchir à la retraite du chien, à savoir auprès de quelle famille il pourra devenir animal de compagnie.
Comme pour le chien guide et les aides électroniques, le chien de médiation est confié gratuitement à l’établissement grâce au soutien des légataires et donateurs de l’association. Son coût est de l’ordre de 17 500€.
Pour demander un chien de médiation, un questionnaire en ligne est disponible sur le site internet de l’association : https://www.chiensguides.org/fr/obtenir-chien-mediation